Why Does Labour Matter?
The Past, Present, and Future of Labour
and Labour Studies
Precarity, Pandemic and Digital Economy
Building Back Battered: Workers and Unions Post-Pandemic
Adam King
The COVID-19 pandemic was a truly unique moment in Canadian economic history. While the recession induced by the abrupt closure of large swathes of the economy was deep and devastating, the subsequent recovery was both relatively quick and broad. At the height of the pandemic, unemployment approached levels not seen since the Great Depression. By the peak of the post-lockdown recovery in 2021-22, employment had reached historic highs. In large part, Canada’s comparatively robust rebound resulted from a considerable mobilization of public spending, a good portion of which went directly to workers. Consequently, the scaring typical of economic downturns was absent. For a brief moment, there appeared to be an opening to transform the conditions of work: to force a renewed commitment to full employment, to reform social welfare and worker supports, and perhaps most importantly, to capitalize on this favourable context to organize new union members on a mass scale. These hopes proved false. Inflation ate away at workers’ living standards. A softening labour market caused unemployment to creep back up. The social safety net remains as tattered, if not more so, than before the pandemic. Union density hasn’t budged. This paper seeks to take stock of the moment that wasn’t. It asks how and why a unique set of economic circumstances offered workers and unions an opening to fight for change in 2021, and unfortunately, how and why this opportunity was abandoned by government and squandered by Canadian unions.
L’Intelligence artificielle et le rapport au travail : une nouvelle classe ouvrière de l’économie numérique ?
Samuel Pelletier
L’essor de l’intelligence artificielle (IA) transforme le travail et impose une réévaluation du rapport entre productivité et conditions d’emploi. Mon mémoire, Le travail de l’Intelligence artificielle : rapport au travail et coup d’œil sociodémographique (2020), explore comment les jeunes travailleurs du numérique conçoivent leur rapport au travail, entre autonomie, précarité et quête de reconnaissance.
À travers une enquête menée à Montréal, cette communication analysera les tensions qui façonnent le travail en technologie : intensification du travail, flexibilité imposée et absence de redistribution des gains de productivité, qui sont plus importants que jamais. Comme le prolétariat industriel du passé, ces travailleurs produisent une richesse qui bénéficie avant tout aux entreprises et aux actionnaires.
En mobilisant les concepts d’intégration, d’autonomie et de reconnaissance (Ferreras, 2007), cette communication questionnera l’émergence d’un prolétariat cognitif et les implications pour le mouvement ouvrier.
Le ‘presque emploi’ des femmes immigrantes : avec qui lutter ?
Susana Ponte Rivera
Les personnes immigrantes rencontrent des obstacles dans leurs tentatives de trouver un travail à la hauteur de leurs compétences. Entre autres écueils celui du manque d’expérience de travail canadienne ou québécoise pour accéder à un travail rémunéré est souligné. Des institutions étatiques, des organismes communautaires et des entreprises privées élaborent et diffusent un discours sur la pertinence de l’expérience locale et développent des programmes avec des stages non payés – stages dans des programmes d’études exclus – et du bénévolat qui donneraient accès à un travail payé. C’est ce que je propose de nommer le « presque emploi » car d’un côté, horaires doivent être respectés, stagiaires et bénévoles supervisé.es et tâches précises complétées et de l’autre, bénévoles et stagiaires espèrent avoir presque atteint leur but: un travail rémunéré. Les femmes immigrantes étant plus précaires, plus ségréguées et plus déqualifiées au travail que les hommes immigrants, mon regard se concentre sur elles. De l’analyse en cours de 9 entretiens semi-dirigés, je constate que le « presque emploi » ne semble pas mener à du travail rémunéré qui répond aux aspirations des femmes rencontrées.
La littérature québécoise ne semble pas aborder ce phénomène précis mais qu’en est-il d’autres mouvements sociaux? Je réfléchis ici sur les liens entre le mouvement pour la rémunération du travail ménager, celui pour la rémunération des stages d’étudiant.es et une éventuelle lutte pour la rémunération du « presque emploi ».
Quelle est la valeur du chargé de cours? Remarques théoriques, sociologiques et postmarxistes
Yves Laberge
Cette conférence veut répondre à la question posée dans l’annonce du colloque : « Comment les études sur le travail peuvent-elles mieux rendre compte, tout à la fois, de la spécificité des contextes de lutte et de la similitude des enjeux globaux découlant de la structure du capitalisme? » L’amorce de la réponse à cette interrogation initiale résiderait dans la situation même des chargés de cours : souvent des personnes détenant des diplômes (maîtrise et doctorat); ils contrastent avec l’image du travailleur ou de l’ouvrier sur le chantier, souvent peu instruit. C’est un cliché réducteur. Autrement dit, on ne peut plus affirmer que l’exploitation de certains travailleurs (comme les chargés de cours) s’expliquerait rationnellement et résulterait uniquement du manque de formation ou l’absence de qualifications. Leur position de diplômés instruits — mais économiquement exploités — réaffirme l’universalité de la condition d’exploité par le système capitaliste et peut élargir les études sur le travail en reconfirmant leur pertinence.
Sur le plan théorique, nous emprunterons à la sociologie de la bureaucratie (Michel Crozier) et à la sociologie du travail, mais aussi aux travaux de Marx, Engels, Lukács et Marcuse (1968) sur la société industrielle. L’approche méthodologique sera qualitative et comparative.
- Fred Burrill
Biographies
Adam King Adam D.K. King is an assistant professor in the Labour Studies Program at the University of Manitoba. Prior to joining Labour Studies at U of M, he was a senior researcher at the Canadian Labour Congress. He is the co-author, with Mark P. Thomas and Andrew Jackson, of Work and Labour in Canada: Critical Issues (Canadian Scholars 2025). Adam is the author or coauthor of over a dozen scholarly articles in Labour/Le Travail, Canadian Journal of Labour and Employment Law, Studies in Political Economy, and Global Labour Journal, among others. Adam also writes a weekly column on work and labour issues called « Class Struggle » at The Maple. He is an executive member of the Canadian Association for Work and Labour Studies (CAWLS).
Samuel Pelletier est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université de Montréal – spécialisé en sociologie du travail et des organisations – et d’une maîtrise en relations industrielles et ressources humaines de l’Université de Toronto. Son mémoire, Le travail de l’Intelligence artificielle : rapport au travail et coup d’œil sociodémographique, explore les dynamiques du travail dans le secteur en plein essor de l’IA à Montréal. Il possède une expertise en analyse des données RH et en intelligence d’affaires appliquée aux organisations. Il détient également un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal et poursuit actuellement des études en droit à temps partiel à l’Université du Québec à Montréal, avec l’objectif de se spécialiser en droit du travail. Actuellement, il travaille dans la gestion des systèmes d’information RH et l’analyse stratégique des données.
Susana Ponte Rivera , fille d’immigrant.es espagnol.e.s de la classe ouvrière, je m’intéresse depuis toujours au travail des personnes immigrantes et, féministes engagées, particulièrement à celui des femmes. J’ai approfondi mes connaissances théoriques sur ces enjeux lors d’études supérieures en sociologie du travail à l’Université de Montréal.
Yves Laberge est sociologue, il a été chercheur au Laboratoire de Communication et politique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à Paris. Il a été nommé par la Gouverneure-générale du Canada comme administrateur (« trustee ») au Musée canadien pour les droits de la personne.