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et des études sur le travail

La précarité du travail en milieu universitaire : réflexions, stratégies et mobilisations

14 novembre
15h30 - 17h00
J-2805

Résumé

La précarité à l’université est un phénomène souvent invisibilisé, mais qui touche de plus en plus de travailleuses et de travailleurs. Dans le milieu historien, la publication du Precarious Historical Instructors’ Manifesto en 2020 a représenté un véritable appel à l’action pour améliorer les conditions du personnel enseignant précaire dans les départements d’histoire. Au cours des dernières années, des syndicats de chargé·es de cours se sont dotés de mandats de grève afin d’obtenir un rehaussement salarial, une meilleure stabilité d’emploi et un soutien supplémentaire pour l’enseignement en ligne.

Les personnes étudiantes connaissent également une précarisation croissante, sur fond de multiples crises (coût de la vie, logement, hausse des droits de scolarité). Les mobilisations des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) ont permis de mettre en lumière la situation des étudiant·es stagiaires dans les domaines du care (enseignement, soins infirmiers, travail social, etc.) et d’exiger une rémunération pour leur travail. Plus récemment, les auxiliaires de recherche et les auxiliaires d’enseignement de l’Université Concordia (CREW) ont lancé une première grève générale illimitée afin d’améliorer leurs conditions d’emploi.

Cette table ronde bilingue vise à examiner les enjeux liés au travail précaire à l’université, que ce soit en recherche, en enseignement, en formation, en tutorat ou dans les stages. À partir des expériences des panélistes, plusieurs avenues d’organisation et de lutte seront explorées : action syndicale, mobilisations étudiantes, campagnes, grèves, etc. Plus largement, quelles autres actions sont à mener, et quelles alliances restent à construire?

Biographies

Annabelle Berthiaume est professeure adjointe à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke et une ancienne militante au sein des Comités unitaires sur le travail étudiant. Ses travaux portent sur les frontières du travail dans les organismes communautaires, entre les pratiques d’intervention collective, d’engagement et l’emploi. Ses recherches s’appuient sur les expériences de stagiaires, de bénévoles et d’intervenantes salariées des milieux communautaires, où se confrontent les discours et les pratiques d’autonomie.

Godefroy Desrosiers-Lauzon est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université d’Ottawa depuis 2008. Chargé de cours dans plusieurs universités, il milite notamment dans les syndicats de l’UQAM et de l’Université de Montréal. Depuis 2022, il est officier du Syndicat des chargé.e.s de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM-CSN). Interpellé par le manifeste des enseignantes et enseignants d’histoire précaires / Precarious Historical Instructors’ Manifesto (février 2020), il siège au comité ad hoc sur la précarité de la Société historique du Canada entre 2022 et 2023; depuis juin 2025 il est responsable de la liaison avec les historiennes et historiens précaires au Conseil de la Société historique.

Lauren Laframboise is a Vanier Scholar and PhD candidate at the Centre for Oral History and Digital Storytelling in the Department of History at Concordia University. Her research explores the history of deindustrialization in the apparel industry in Montréal and New York City. In 2021, Lauren completed her MA in History at Concordia, and from 2020-2022 she was the Associate Director of Deindustrialization and the Politics of Our Time (DéPOT). She has worked on a variety of public history projects exploring labour and immigration history, including museum exhibitions, online oral history platforms, walking tours, and documentary films and radio, including the Voices of the Immigrant Workers’ Centre oral history project. She is also a labour organizer with the Concordia Research and Education Workers’ Union (CREW–CSN) and the Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN).

Victoria Vieira est candidate à la maîtrise en travail social à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke. Militante pour la rémunération des stages à Sherbrooke et engagée au sein d’un organisme communautaire de défense des droits des travailleuses et travailleurs des services sociaux (le RÉCIFS), elle consacre son mémoire au travail gratuit des stagiaires dans trois organismes communautaires québécois. Son projet vise à mieux comprendre la manière dont s’articule l’expérience des stagiaires dans ces milieux, dans un contexte marqué par le sous-financement du secteur communautaire.

Camille Robert est stagiaire postdoctorale au département d’histoire de l’Université Concordia, où elle mène des recherches sur les mobilisations des infirmières d’origine caribéenne et philippine au Québec. Son projet de thèse, financé par une bourse d’études supérieures du Canada Vanier, portait sur les expériences des travailleuses de l’éducation et de la santé face au tournant néolibéral de l’État québécois. En 2017, elle a publié Toutes les femmes sont d’abord ménagères. Histoire d’un combat féministe pour la reconnaissance du travail ménager aux Éditions Somme toute. Elle a également codirigé, avec Louise Toupin, l’ouvrage collectif Travail invisible. Portraits d’une lutte féministe inachevée, paru en 2018 aux Éditions du remue-ménage. Elle est membre du comité éditorial d’HistoireEngagée et du comité de rédaction de la revue Labour/Le Travail.